Sara Kaplan, journaliste au New-York Times, reçoit la confession d’un ancien soldat, Barnes, vétéran de la guerre d’Irak. Barnes revendique le meurtre d’une tzigane de 17 ans. Meurtre pour lequel un Indien a été condamné cinq ans auparavant à la peine capitale. Sara Kaplan publie la lettre. L’affaire occupe d’un coup le paysage médiatique et divise l’Amérique. Sara est hantée depuis l’enfance par le suicide de son père, vétéran du Vietnam. En s’acharnant à vouloir montrer la responsabilité de l’armée dans la folie de Barnes, elle cherche à surmonter la tragédie qui a détruit sa famille. Dans sa quête, Sara nous entraîne de New-York à Hué en passant par le Sud désenchanté des Etats-Unis en crise. Elle dresse, au travers de ses personnages, un portrait de l’Amérique d’aujourd’hui, s’interrogeant sur le rôle de la presse, le racisme, la violence des conflits, et sur la malédiction qui condamne les gens sans mémoire à revivre sans fin leur passé.
Venue du théâtre, Louise Caron livre avec ce roman un drame poignant sur l’Amérique où s’entremêlent des échos du cinéma américain des années 70 sur le Vietnam (Voyage au bout de l’enfer), de Truman Capote (De sang-froid), des grands films de procès (comme Douze hommes en colère) et des procès médiatiques qui déraillent complètement, tendant à l’Amérique un miroir sévère (comme dans la série télévisée The People vs OJ Simpson). Tous ces fils se retrouvent liés dans le destin d’une femme, devenue la vivante incarnation d’une Amérique qui doute.